Les Accents têtus

Avec l’écrivaine Sophie Daull
Rencontre - atelier ouvert

L’écrivaine et comédienne Montreuilloise Sophie Daull écrit sans pathos ni complaisance la perte et l’absence. Elle a livré quatre romans autobiographiques consacrés par la critique et plébiscités par les lecteurs.

© Sophie Daull, 2023

Sophie Daull est comédienne pourtant elle a toujours écrit. C’est la mort de sa fille, emportée en quatre jours par une fièvre foudroyante, qui la propulse dans un récit entrecroisant les derniers jours de Camille et les semaines emplies de son absence qui suivirent, récit dont la cruauté au sens premier du terme confine au sublime. Camille mon envolée, publié en 2015 aux éditions Philippe Rey, sera élu meilleur premier roman du palmarès Lire.

Comment ne pas relier la mort de Camille à celle de sa propre mère, Nicole, assassinée alors qu’elle avait 19 ans ? « Je vais reprendre le fil générationnel que la mort a trouvé marrant de couper entre ses dents », annonce Sophie Daull en 2016 au début de la suture, une évocation sociologique de sa mère, de l’après guerre aux années 80, à partir de quelques lettres et photos « tenant dans une boite à chaussures » .

La participation du meurtrier de sa mère à sa sortie de prison à un documentaire télévisuel « où il apparait particulièrement photogénique » lui inspire Au grand Lavoir, un roman mêlant autobiographie et fiction dans lequel elle imagine une confrontation à venir avec l’assassin de sa mère sous les traits d’un jardinier à Nogent-le-Retrou. Paru en 2018 chez le même éditeur, Au Grand Lavoir a reçu le Prix de littérature de l’Union Européenne.

Ainsi parlait Jules est son quatrième roman, toujours édité chez Philippe Rey en 2022. Elle y interroge en miroir le regard porté sur soi à travers des souvenirs égrenés / mis en pièces par un certain Jules.

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